Grand-Père
1er prix au Grand Prix International de Poésie 1991
Combien de fois l’ai-je regardée
Cette photo jaunie par le temps,
Qui s’estompe plus chaque année
Pour cacher les traits de l’absent
Tu paraissais bien t’ennuyer
Dans ta pose et dans ton sérieux
Mais moi, je t’ai bien observé
Y’avait de l’amour dans tes yeux
Si tu pouvais nous revenir
De ce pays dit « Paradis »
Grand Père, je pourrais te dire
Que tu manques encore à Mamy
Des hommes tu étais le meilleur
Puis tu es parti à la guerre
La mort dans l’âme, la bave au coeur
Ce fut l’horreur et puis l’enfer
Et au plus profond des tranchées
Tu pensais au foyer tout chaud
A la tendresse si tôt volée
Et au bonheur des tendres mots
Si tu pouvais nous revenir
De ce pays dit « Paradis »
Grand Père, je pourrais te dire
Que tu manques encore à Mamy
Dans le train qui t’a reconduit
Dans ton pays, parmi les tiens
La maladie guettait ta vie
Comme un vautour guette un lapin
La mort est passée te surprendre
Pour t’arracher à tes trente ans
Elle n’a pas voulu attendre
Que ton bébé devienne grand.
On parle si souvent de toi,
Avec Mamy, avec Maman,
C’est comme si tu étais la
A écouter en souriant
Si tu pouvais nous revenir
De ce pays dit « Paradis »
Grand Père, je pourrais te dire
Que tu nous manques encore ici….
Vos messages