Le Clochard

Il promène sa détresse dans les rues
Les passants ne le regardent même plus
Ses vêtements usés sont d’un autre âge
Ils l’ont décidé à tourner la page.

On le voit errer dans tous les quartiers
Cherchant ce que vous avez bien pu laisser
Car sa fierté l’empêche de tendre la main
Ne serait-ce même que pour un bout de pain.

Le clochard qu’il est devenu pour la vie
Supporte avec courage votre mépris
Car c’est un homme qui a beaucoup souffert
Et abandonne son coeur à la misère.

La nuit, le pont lui fait un baldaquin,
Le quai lui sert de lit jusqu’au lendemain.
L’obscurité enveloppe sa silhouette
Et le cache des railleries indiscrètes.

Il revoit en rêve, le passé, les beaux jours,
Puis, sa vie, soudain écorchée par l’amour.
Les larmes lui baignent le visage et le coeur
Car il a perdu à jamais le bonheur.

Le clochard qu’il est devenu pour la vie
Supporte avec courage votre mépris
Car c’est un homme qui a beaucoup souffert
Et abandonne son coeur à la misère.

Que cherche-t-il, vous l’êtes vous demandé
Vous qui passez, le toisant de votre pitié,
La paresse est étrangère à tout ceci,
Il est blessé et aspire à l’oubli.